Les Chroniques d'Océane

Dimanche soir, j’ai eu envie d’écrire ces mots. Aujourd’hui, j’ai décidé de les partager avec vous. Je ne pensais pas le faire mais maintenant j’en ai besoin. Comme une transition entre deux moments de ma vie. Je vous parle de mes stages depuis un an. Sauf du dernier. Mais j’y reviendrai à celui ci car c’est dans le même service que je commencerais le 03 octobre. Je vous en parlerai en tant qu’étudiante mais aussi en tant que professionnelle.

Aujourd’hui, j’ai envie de vous faire partager ces quelques mots car aujourd’hui, je suis diplômée et qu’il est temps d’entamer un nouveau chapitre. Ce qui suit pourrait servir d’introduction. Vous avez eu Océane, l’étudiante. Aujourd’hui, c’est Océane l’infirmière qui se livre à vous.

« J’écris ce post en début de nuit à la clinique. C’est  ma deuxième nuit en tant que professionnelle. Ma sixième  prise de poste en tant qu’ infirmière.
Cela fait 9 jours que je suis diplômée et j’arrive déjà à m’épanouir dans ce métier qui a la fois m’apporte tant mais me demande beaucoup.
J’ai  pris conscience de ce que ma vie allait devenir avec ses joies comme ses difficultés et le décalage qui peut exister entre ma réalité et celle des autres. Cette réalité que seuls ceux qui fréquentent un établissement de soins connaissent. Cette réalité  ou l’on côtoie la peur, la mort comme des vieilles amies. Cette réalité aussi où un sourire ou un merci veulent tant dire. Cette réalité où l’on parle des cicatrices comme on parlerai d’une oeuvre (« Elle est superbe « ) et où l’on trouve normal de dire à un vieux monsieur de nous donner ses dents. Cette réalité où un samedi soir, lorsque tes amis sortent, tu fermes les paupières d’un patient qui s’en est allé.
J’ai  choisi ce métier, je me suis battue pour atteindre ce jour où  à 23h15, j’écris un post avant d’aller faire mon tour. Avant d’aller voir un à un chacun de mes patients. Parce qu’aujourd’hui ce sont MES patients et MA responsabilité. Parce qu’aujourd’hui mes choix comptent et mes actions aussi.  Alors oui, dans un moment, je vais me lever, ranger mon téléphone et veiller sur ces hommes et ces femmes qui comptent sur moi.
Ce soir, je suis heureuse et je suis fière.
Ce soir, je suis une véritable infirmière ! »