Une matinée en Grossesse Pathologique.

Dans la continuité de mon stage pluri-service, j’ai passé mes 7h du jour en OB2, le service de suivi des grossesses pathologiques.
Ce service est situé en face de mon service d’origine et se compose de plusieurs parties :
– l’Unité Kangourou qui accueille les nouveaux-nés qui demandent un peu plus de surveillances et qui ne peuvent pas être pris en charge en suite de couches.
– les gestantes en travail mais pas encore au stade de la salle d’accouchement (si j’ai bien compris, j’émets une réserve pour cet item).
– les grossesses pathologiques, c’est à dire les grossesses à risque et qui méritent un suivi.

J’ai travaillé sur le secteur grossesses pathologiques.
Ce sont des grossesses au cours desquelles surviennent un événement qui comporte un risque soit pour la mère soit pour l’enfant ou encore pour tous les deux. Elles peuvent concerner toutes les mamans même si elles sont plus fréquentes chez celles ayant des antécédents de problème de santé ou ayant eu de précédentes grossesses difficiles.

J’ai eu la chance de faire la visite avec le médecin et les internes et ça a été très formateur.
Ce matin, les patientes présentaient divers problèmes dont je vais essayer de vous parler mais sans trop rentrer dans les détails.
L’atmosphère est très différente ici. Alors qu’en suite de couches, on côtoie la vie qui s’éveille et la joie, ici, on s’attend au pire et on essaye de tout faire même si parfois le pronostic est sombre.
Les patientes arrivent pour différents problèmes (liste non exhaustive, c’est ce que j’ai vu mais il doit en avoir beaucoup d’autres) :
Rupture Prématurée des Membranes : c’est la rupture de la poche des eaux bien avant le terme. En fonction de la quantité de liquide amniotique qu’il reste dans la poche et de divers paramètres dont le terme de la grossesse, le pronostic n’est pas forcement critique mais cela mérite une surveillance très importante. Le risque majeur est le risque infectieux.
Menace accouchement prématuré : La gestante semble rentrer en travail, elle a des contractions, le col se dilate un peu alors que le terme est encore loin. Il faut donc chercher à en connaitre les raisons et tout faire pour éviter que le travail se déclenche vraiment et diminuer les contractions. Si tout va bien, la maman peut rentrer chez elle au bout de quelques jours à condition de repos strict.
L’hypertension artérielle de la mère. A surveiller de très près pour qu’il n’y ai pas de répercussions sur le foetus. L’important est de stabiliser la tension de la mère.
– Le syndrome de transfuseur-transfusé : ici, le problème survient en cas de grossesse gémellaire. Un des jumeaux « pompe » le sang de l’autre. Ainsi celui qui pompe est un gros bébé bien rose qui peut développer une cardiopathie car son cœur a trop de volume à pomper et l’autre est tout petit, pâle, en anémie et en hypovolémie. Ils ne peuvent pas vivre l’un sans l’autre et ils sont tous les deux en danger. La solution est de détruire les liaisons sanguines entre eux (les anastomoses de circulation). Ceci est fait à l’hôpital Necker à Paris. Dans certains cas compliqués, c’est difficile voire impossible et il est malheureusement nécessaire de sacrifier un des jumeaux pour permettre à l’autre de vivre. C’est un cas très compliqué au niveau prise en charge et au niveau éthique.

J’ai vu d’autres choses mais j’ai eu du mal à comprendre donc je n’en parlerais pas. Ici plus que dans l’autre service, j’ai manqué de théorie et il aurait fallu que j’ai la physiologie-anatomie de la grossesse pour comprendre toutes les pathologies même si je trouve que j’ai assez bien suivi. La visite du médecin m’a beaucoup aidé.
A part ça, niveau actes, j’ai fait un pansement de césarienne, poser des perfusions, préparer des antibiotiques et pris des tensions. J’ai aussi aidé une maman à mettre ses bas de contention et la gratitude dans son regard m’a fait comprendre que ça ne devait pas être monnaie courante par ici. Ce regard vaut tous les soins du monde. Et c’est mieux pour elle.
J’ai aimé passer une journée dans ce service mais plus aurait été compliqué et je ne me sentais pas trop à ma place  en tant qu’IDE malgré un accueil sympathique de l’équipe.
En tous cas, merci à tous de me lire, je suis ravie de partager cette expérience avec vous !


6 réflexions sur “Une matinée en Grossesse Pathologique.

  1. Hello, dans 17 jours c’est mon tour pour un stage de 7 semaines en service de pathologies materno-foetales… Je suis en 2ème année, j’espère que ça sera interessant et que je vais réussir à m’adapter… en tout cas merci pour cet article 😀

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